mardi 10 décembre 2013

Art martial pour management stratégique des entreprises...

L’art martial, peut-il être applicable à l’art de gestion d’une entreprise? Apparemment, oui! Au dire de Miyamoto Musashi, célèbre samouraï du 17e siècle, les principes de stratégie martiale ou stratégie de combat qu’il a élaborés s’appliquent dans tous les domaines et tous les arts.


Prendre l’avantage
Nous avons approfondi la question afin d’étudier dans quelle mesure les principes stratégiques martiaux japonais, développés par Miyamoto Musashi, s’appliquent aux entreprises en général, et tout particulièrement aux entreprises familiales qui sont majoritaires au Liban. C’est une première en termes de recherche, car aucune étude similaire n’a été entreprise à ce jour, à l’exception de certaines qui ont transposé l’art de la guerre de Sun Tzu à l’art du management.

Cinq éléments
C’est en l’an 1644, à l’âge de 60 ans, que le fameux samouraï Miyamoto Musashi rédige un manuscrit connu sous le nom de Gorin-no-sho ou traité des cinq roues (rouleaux), dans lequel il condense tout son savoir sur l’art du combat. Ce traité est divisé en cinq grands chapitres distincts: le rouleau de la Terre, de l’Eau, du Feu, du Vent et du Vide (ou du Ciel). Cinq éléments de la nature révélateurs du lien avec les croyances et la culture japonaises. Dans cet article, nous n’avançons, comme exemple, que l’un des principes stratégiques du premier rouleau, en précisant son application en termes de stratégie managériale.  

Rouleau de la Terre
Ce rouleau exprime l’idée que l’école de Miyamoto Musashi est fondée sur du solide: la terre. «Il comprend plusieurs principes stratégiques martiaux que je traduis en principes stratégiques managériaux. Prenons l’exemple de ce que j’ai appelé «le principe de l’aiguille et du fil». Pour apprendre la stratégie martiale, il faut contempler les écrits du samouraï et s’entraîner sans cesse, maître et disciple ensemble de telle façon que le maître soit l’aiguille et le disciple le fil. On ne peut coudre une chemise sans aiguille, mais également on ne peut la coudre sans fil. C’est pourquoi, maître et disciple sont indissociables. C’est le travail d’équipe sans lequel aucune entreprise ne peut voir le jour. Cette notion de l’aiguille et du fil donne une indication concernant le leadership et l’alignement entre la vision du leader et celle des troupes (employés). En effet, le fil ne précède jamais l’aiguille. Donc, c’est au maître de montrer le chemin, tout comme à l’entrepreneur de définir une vision claire. De plus, les troupes doivent faire confiance au leader sans montrer de résistance, tout comme le fil suit l’aiguille où qu’elle aille».

Ces notions se retrouvent également dans la méthode gestion de Carlos Ghosn (qui avait conçu la nouvelle vision de Nissan et mis en place sa nouvelle stratégie vers 1999): 

A Relation maître et disciple: se traduit dans le lien de subordination entre PDG et employés.

A Vision stratégique claire de Carlos Ghosn, doublée d’une valeur ajoutée indéniable.

A Aiguille et fil: alignement entre sa vision en tant que leader et celle des employés à travers la communication efficace, la notion de confiance et la notion de travail d’équipe, condition sine qua non de réussite concrétisée par la mise en place d’équipes transversales (Cross Functional Team).

Pour la mise en place d’une stratégie efficace au sein d’une organisation, le principe de l’aiguille et du fil devra être appliqué de manière à ce que chaque entité communique avec l’autre entité de manière continue et ininterrompue, tout comme l’aiguille communique directement avec le fil.

Enfin, comme le souligne Edgar Schein (2009), « la confiance est un élément de base pour établir une communication efficace », car sans confiance et par conséquent en l’absence de communication, aucun projet même mineur ne peut aboutir de manière efficace au sein d’une organisation.

A suivre...

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