vendredi 15 juin 2012

Le principe de l’entonnoir, pour une gestion efficace de l’entreprise


Dans le Rouleau de la Terre, Musashi écrit « Un charpentier doit toujours avoir l’esprit attentif aux choses suivantes : les bois ne doivent pas se déformer, les joints doivent tenir, il doit bien raboter et éviter de lisser, les bois ne doivent pas se tordre par la suite. Si vous voulez étudier la voie de la stratégie, il est nécessaire d’examiner attentivement, jusqu’au moindre détail ce que j’écris. » (Kenji Tokitsu, 1998).
Musashi est entrain de donner une description de l’état d’esprit dans lequel doit être l’entrepreneur. En effet, même si l’on attend du leader qu’il donne la vision globale de l’entreprise, il doit également être attentif aux moindres détails de l’environnement qui l’entoure. Que ce soit les ressources humaines, les ressources matériel, l’environnement de travail, les méthodes à suivre, les équipements, etc.
Musashi veut montrer au travers de son texte que le maître charpentier (ou le chef d’entreprise) doit savoir diriger et orienter les travaux, mais également il doit être attentif aux moindres détails qui l’entourent car chaque détail peut affecter la qualité du résultat final.
Dans le cadre des arts martiaux on appelle cet état dans lequel on est très attentif, un « état d’éveil » dans lequel notre esprit est en alerte, contrairement à un état passif. Cet état provient du fond de l’âme ou de l’esprit ce qui le rend unique. Dans le cadre des arts martiaux certains maîtres comme Sensei Morihei Ueshiba (fondateur de l’Aïkido) était arrivé à sentir l’attaque de l’adversaire au moment ou celui-ci avait l’intention d’effectuer une attaque et non pas lorsque l’attaque était déjà lancée. D’où le proverbe japonais « éteindre la feu tant qu’il est encore flamme », on parle également de sen no sen (attaque dans l’attaque).
Dans le cadre de l’entreprise, Louis Renault, le fondateur du groupe Renault était connu pour sa passion pour l’innovation. Même s’il est le fondateur et le gérant de l’entreprise, il passait beaucoup de temps dans les labos de recherche dans lequel on ne parle pas de vision et d’argent mais bien de détails technique et scientifique pour rendre la voiture plus performante. C’est bien avec un esprit attentif qu’il voyait les choses tout comme le maître charpentier.
Bien entendu, les exemples ne manquent pas. Cependant, il faut faire attention entre la valeur ajoutée du dirigeant d’entreprise qui va consacrer tout son temps aux détails et oublié son rôle fondamentale de chef d’entreprise, dans le sens ou il doit guider les équipes de travail.
Dans ce cas, il faut être attentif et faire la part des choses afin de ne pas tomber dans l’excès. Selon Musashi, il est recommandé de partir du grand qui constitue la vision de l’entreprise pour aller vers le petit qui sont les détails que l’on a évoqué plus haut.
C’est ce que nous pouvons appeler le « principe de l’entonnoir ».
Pour le leader, trouver le juste milieu reste toujours la chose la plus difficile à faire !

vendredi 6 avril 2012

La culture d’entreprise, le fruit ou la fleur ?


Dans le Rouleau de la Terre, Musashi écrit « A l’heure actuelle, il y a beaucoup de fleurs et peu de fruits en tir à l’arc, cela va sans dire et aussi dans les autres arts. Si l’art n’est que cela, il ne peut pas être utile dans une situation vraiment importante. L’intérêt est grand. » (Kenji Tokitsu, 1998).
Cette métaphore de Musashi insiste sur le fait qu’il faut travailler le contenu, l’intérieur, le concentré et non pas l’esthétique qui ne se voit que de l’extérieur mais qui peut être vide de l’intérieure.
Dans une entreprise, il ne s’agit pas pour le dirigeant de dire voici notre stratégie et il faut la mettre en place, ce qui rejoint très simplement la fleur.
En fait pour la mise en place de la stratégie il faut travailler à partir de la culture d’entreprise, car sans une véritable culture d’entreprise on ne peut assurer la pérennité de l’entreprise et la mise en place d’une stratégie efficace.
Mais avant tout, qu’est ce que la culture d’entreprise ou la culture organisationnelle?
Bien entendu, dans le mot culture, il ne s’agit pas de comprendre par ceci le mot éducation, car nous pouvons avoir un titre de docteur sans cependant avoir la culture d’entreprise.
Comme le souligne M. Levailly et A. Simon (2004), « La culture fonctionne comme la quille d’un grand voilier. On la voit si peu que l’on pourrait en oublier l’existence ; c’est pourtant elle qui donne toute sa stabilité au bateau, qui permet à l’équipage de tenir son cap, c’est elle qui facilite la remontée au vent même par gros temps ».
 En fait, si l’on veut résumer ceci, la culture organisationnelle est basée sur le partage des croyances et des valeurs par un groupe de personne dans un environnement de travail et qui peut interagir avec le client ou bien avec la société en général.
Dans ce cadre là, nous pouvons prétendre que la culture organisationnelle est la condition de base afin de bâtir une entreprise durable et performante.
Cependant, afin d’avoir une culture d’entreprise, il faut bien un initiateur, qui n’est autre que le leader ou le chef d’entreprise.  Car si le leader n’insuffle pas la culture dans son entreprise, il ne pourra bâtir une entreprise durable. 
C’est pourquoi, il faut veiller à développer une culture d’entreprise qui sera partagée ou communiquée aux employés par des moyens verbaux et non verbaux, ce qui est typique d’une culture d’entreprise. En effet, si nous rencontrons deux employés appartenant à la même entreprise mais dans laquelle règne une culture organisationnelle, nous pourrons les reconnaître soit par des habits similaires, soit par des gestes identiques, soit par des pensées identiques ou bien des valeurs identiques, c’est cela la culture d’entreprise ou organisationnelle. Nous pouvons prendre le cas de McDonald’s, d’Apple, de Yahoo, d’IBM ou bien d’autres.
Donc, Le fait de bâtir une culture d’entreprise, il se pourrait même que l’on ne rencontre pas de problème majeur ou de résistance lors de la mise en place de la stratégie car chacun sait ce qu’il doit faire pour la réussite de la stratégie d’entreprise.
A méditer !

vendredi 24 février 2012

Vivre la stratégie...


Dans le Rouleau de l’eau, Musashi explique les principes du sabre au travers de la stratégie martiale. Cependant, il insiste sur plusieurs éléments, notamment, il écrit « A propos du principe de la stratégie, même si je décris (la situation ) … il est essentiel de le comprendre comme une vision ample, … Vous risquez de tomber dans une mauvaise voie si vous vous égarez en vous trompant dans le choix du chemin car la moindre erreur d’estimation peut avoir de graves conséquences, surtout dans cette voie. » Puis, il ajoute qu’il ne faut pas lire les principes de stratégie mais les appliqués au sens propre du terme, c’est pourquoi il écrit « Lisez ce texte en considérant qu’il est écrit pour vous, ne pensez pas que vous lisez ou apprenez simplement des choses écrites. Au lieu d’imiter ce que j’écris, faites vôtre ce texte,… » (Kenji Tokitsu, 1998).
De ce fait, dans le premier paragraphe, Musashi insiste sur le fait qu’il faut avoir une « vision ample » de la situation et avoir une bonne estimation ou discernement. Ceci rejoint le principe de Mikiri qui veut dire voir avec un discernement tranchant et par la même rejoint le principe du leader visionnaire (Mintzberg et al. 1998).
Dans le second paragraphe, nous pouvons comprendre son sens en prenons le proverbe suivant : « on ne peut faire des omelettes qu’en cassant des œufs ». C’est tout à fait le cas dans l’entreprise car les bonnes paroles sont nécessaires mais insuffisantes. Il s’agit de mettre en application la stratégie ou bien nous pouvons employer le mot « vivre la stratégie » au travers des Hommes que l’on dirige et des processus que l’on gère. Prenons l’exemple  d’une entreprise qui veut définir sa stratégie de marketing, il ne suffit pas au chef d’entreprise de souhaiter avoir une stratégie, mais il faut la bâtir et l’appliquer avec ces troupes tout en ayant un bon discernement de la situation.   
Si nous prenons l’exemple d’Apple avec l’I-phone, c’était toujours Steve Jobs en personne qui faisait la promotion du nouvel I-phone. Mais pourquoi cela ? Tout simplement car le dirigeant d’entreprise dans ce cas précis et son produit ou service ne font qu’un ! Dans le sens où si nous posons aujourd’hui la question à plus de 100 personnes choisi au hasard : à qui vous fait pensez l’I-phone ? Est bien la réponse serait à Steve Jobs. De même, si l’on faisait le chemin inverse, à savoir nous posons la question : à quoi vous fait pensez Steve Jobs ? Est bien la réponse serait à l’I-phone.  
Les exemples ne manquent pas, nous pouvons également citer Carlos Ghosn (Renault – Nissan), Richard Branson (Virgin), Bill Gates (Microsoft), etc.
Dans tous les cas d’entreprises évoquer, les leaders sont des êtres exceptionnels et vivent le travail comme une véritable passion.
Dans ce cas, peut-on prétendre que pour réussir à hisser son entreprise au premier rang mondial ou bien tout simplement à réussir la stratégie que nous entreprenons faut-il nécessairement « vivre sa stratégie » ?  
A méditer !

vendredi 20 janvier 2012

Les clés d’une bonne gestion de l’entreprise


Dans le rouleau de la Terre, Musashi écrit « … A partir des seuls principes du sabre, vous ne pourrez pas bien comprendre le sabre, et vous serez loin d’être conforme au principe de la stratégie » (Kenji Tokitsu, 1998).
Musashi sous entend que le fait de vouloir se parfaire dans un domaine ne suffit pas par l’étude approfondie du domaine en question. Il faut avoir une vue d’ensemble et ne pas se limiter à son domaine de prédilection.
Lorsque Musashi prend l’exemple du sabre qui est un élément important à cette époque là, puisque  chaque samouraï a pour objectif d’être un expert en arme et notamment au maniement du sabre, il sous entend qu’il n’est pas suffisant d’étudier l’art du sabre car le sabre est un élément parmi d’autre à maîtriser.
Imaginons que le sabre que l’on tient entre nos mains a été forgé par le meilleur forgeron du Japon. Est-ce que cela est suffisant afin que je devienne un samouraï ou un expert en sabre ? Bien entendu la réponse est non. Car si je ne maîtrise pas mon corps, ma technique et mon esprit,  et bien c’est comme si nous bâtissons une maison sans fondement. Le sabre n’est que le prolongement du corps et de l’esprit de celui qui le tient.
Soulignons que même si nous maîtrisons les facteurs internes relatifs à l’individu, il nous faut maîtriser les facteurs externes relatifs à l’environnement dans lequel nous nous situons.
C’est pourquoi lors de la mise en place d’une stratégie dans une organisation,  il est recommandé d’effectuer une analyse globale de l’organisation  et notamment de débuter par l’analyse SWOT entre autres ou l’on étudie les forces et les faiblesses de l’organisation liés aux facteurs  internes suivi par l’étude des risques et opportunités de développements liés aux facteurs externes de l’organisation.
Nous rejoignons ainsi l’enseignement de Sun Tzu (Fayard, 2007) qui dit : « Si tu te connais toi-même et connais ton adversaire, tu ne perdras pas un combat sur cent ».


A méditer !